Camphre
Le camphre est un composé organique solide issu du camphrier, connu scientifiquement comme Cinnamomum camphora.
Le camphre provient du bois du camphrier, de la même famille que les lauriers. On l’en extrait par distillation, pour obtenir des cristaux blancs et translucides, à l’odeur et au goût aromatiques.
Le camphrier (en: Camphor tree, de: Kampferbaum, es: alcanforero, pt: canforeiro) est un arbre de taille moyenne, de 15 à 25m. de haut, à feuilles alternes, entières, coriaces et persistantes, pouvant présenter des domaties. De forme générale ovale, elles sont longues de 10 cm environ et dégagent une forte odeur de camphre au froissement. Les fruits sont des drupes charnues sphériques portées par un pédoncule vert épais. Ils sont bleu sombre à noir à maturité.
Son aire d’origine se situe en Chine, à Taïwan et au Japon. Il s’est naturalisé dans les autres continents, et se comporte parfois comme une espèce envahissante.
Décoratif par son feuillage toujours vert, il est souvent planté dans les rues comme arbre d’alignement dans les pays chauds.
L’huile essentielle extraite des feuilles des camphriers acclimatés à Madagascar est le “ravintsara”, considéré en aromathérapie comme un antiviral majeur et comme un excellent immunostimulant et antidépresseur, à ne pas confondre avec l’huile de Ravensara aromatica.
Le bois du camphrier, dont l’odeur particulière persiste pendant plusieurs années, bénéficie de vertus insectifuges qui éloignent les mites. Pour cette raison, il fut longtemps utilisé par les malletiers pour la fabrication de malles afin de transporter les fourrures.
Histoire du camphre
Le nom “camphre” vient du latin médiéval camfora, provenant de l’arabe al kafur (الكافور), du nom malais kapur Barus qui veut dire «craie de Barus». Les marchands malais qui vendaient le camphre aux négociants venus d’Inde et du Moyen-Orient l’appelaient kapur à cause de sa couleur blanche. Zhang Nao en chinois. Barus était le port sur la côte ouest de l’île indonésienne de Sumatra où les marchands étrangers venaient acheter le camphre.
Au Japon, on préparait le camphre en faisant passer de la vapeur d’eau sur des copeaux de camphrier (Cinnamomum camphora); le camphre était alors entraîné par la vapeur et venait se condenser sur des chapiteaux de paille où on le recueillait. On obtenait ainsi le camphre brut, qui était exporté, et qu’il fallait encore purifier en le sublimant dans des ballons de verre après l’avoir mélangé à 3–5 % de chaux récemment éteinte. Les ballons étaient ensuite chauffés avec de grandes précautions, dans un bain de sable, tout en élevant progressivement la température jusqu’à 205°C. Le camphre se sublimait alors et venait former dans la partie supérieure du ballon en un amas que l’on récupérait en brisant le verre.
Il ne faut pas confondre le camphre de Bornéo contenant du bornéol et extrait de Dryobalanops camphor avec celui extrait de Cinnamomum camphora.
Pour l’élixir du suédois, on utilise que du camphre naturel de chine, et en petite quantité.
Le camphre provient de la distillation, à la vapeur, de l’écorce, des feuilles ou des branches du camphrier. C’est un arbre majestueux qui peut vivre très longtemps, on parle de mille ans. Sa taille peut dépasser 40 mètres de haut avec une envergure en rapport. Il est de la famille des lauracées comme le laurier, et ses feuilles persistantes ressemblent un peu à celles de ce dernier.
Cet arbre d’Extrême-Orient (Chine, Japon) est connu depuis toujours pour ses vertus médicinales.
C’est Marco Polo qui cite en premier cet arbre qui deviendra, Camphora officinalis, Laurus camphora, aussi connu sous le nom vulgaire de laurier du Japon. On le nommait camfora en latin médiéval, qui provenait de l’arabe kafur.
Le camphre était utilisé pour l’embaumement des empereurs chinois, il y a des milliers d’années.
Propriétés physiques et chimiques
Le camphre se présente comme un solide cristallin, blanc, translucide, onctueux au toucher, rayé par l’ongle, d’odeur vive, de saveur amère et aromatique.
Utilisations :
Le camphre naturel de Chine est un arôme thérapeutique aux multiples vertus médicinales:
- Il stimule les surrénales et le système nerveux central, mais à faible doses
- Il combat les maladies infectieuses, microbiennes et virales:
le camphre a été utilisé pour lutter contre l’épidémie de choléra-morbus en 1831–1832 puis contre la grippe asiatique en 1957–1958. - Il possède un effet antalgique et antiseptique
- Il calme les douleurs tendineuses, articulaires, musculaires
- Il soulage les douleurs rhumatismales
- C’est un stimulant respiratoire
- C’est un tonique général, même actif pour les migraines
On l’utilise, dilué dans de l’huile végétale, à petites doses, et avec précaution sur la peau, en frictions le long de la colonne vertébrale ou sur les zones douloureuses. En massage du thorax ou du dos, en cas de problèmes respiratoires.
Ne jamais l’utiliser sur des enfants de moins de 6 ans ou pour les femmes enceintes ou qui allaitent car le camphre contient des cétones. Nous recommandons de faire un test de sensibilité, par exemple à l’intérieur du bras au niveau du poignet avant d’en faire usage.
Effets secondaires:
Le camphre n’est pas trop dangereux en application cutanée à petites doses (produits achetés en pharmacie) mais il ne doit pas être ingéré en grandes quantités.
Il agit sur le système nerveux central et peut provoquer des convulsions chez les enfants.
Contre-indication du camphre:
- L’usage du camphre est formellement contre-indiqué par voie orale, cutanée ou respiratoire chez les enfants et les nourrissons.
- L’usage du camphre est contre indiqué chez la femme enceinte ou qui allaite
Histoire pharmacologique du camphre Par D. B. J. L. Millot
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